Proposal for Philippe Gaber n° 3, 2017, Deborah Bowmann. Photo Aurélien Mole/Fondation d’Entreprise Ricard
Merci à David C pour la photo de l’article !
Le Prix fondation d’Entreprise Ricard, incubateur de gloire pour la dix-neuvième fois
En septembre, le vernissage de l’exposition du Prix Ricard donne le coup d’envoi d’une rentrée artistique dont la frénésie ira croissant jusqu’à la Fiac. On s’y presse pour tenter de déchiffrer les nouvelles tendances qui agitent la jeune scène artistique et y aller de ses pronostics sur qui empochera le prix fin octobre.
En jouant la carte de l’esprit collégial contre la logique concurrentielle inhérente à l’exercice, Anne-Claire Schmitz, la commissaire de cette 19e édition, envoie dès le titre et la déclaration d’intention de l’exposition un signal fort : Les Bons Sentimentsrassemble six artistes – dont un duo –, chacun porteur d’un désir de construire des formes et des mondes.
A priori, cette impulsion s’applique à n’importe quel artiste un tant soit peu sincère dans sa pratique. Précisément, c’est bien cet optimisme, cette authenticité et cet engagement à vivre autrement dont la commissaire vient ici désigner les occurrences retrouvées.
Or pour être retrouvé, il faut que d’abord qu’un tel désir ait été perdu : c’est le cas, faut-il lire en filigrane, étouffé qu’il a été sous la chape de plomb de la critique postmoderne et du mimétisme postinternet.